Largescalestudios, s’investit sur différents sites urbains pour insuffler la capacité d’agir des citoyens dans la réappropriation de l’espace public.
En 2020, LSS est encore présent sur deux principaux terrains, les deux sont à Carouge. Le jardin des Moraines et Le Point Cardinal permettent deux approches totalement différentes. Ces laboratoires urbains sont l’occasion de développer l’agriculture urbaine sur ces sites non construits. L’importance de revégétaliser la ville est une valeur défendue par LSS qui s’exprime dans ce processus social et durable. Ces terrains sont une expérimentation permaculturelle, où l’on y applique les principes philosophiques : social, environnemental, écologique, énergétiquement renouvelable et productif et où la gestion des ressources se veut durable.
Le Jardin des Moraines est un lieu de repos, au calme de l’agitation urbaine. Le site est un refuge pour la biodiversité, des renards sont présents et les habitants développent collectivement des espaces de jardinage. Depuis sa première année en 2017, plusieurs événements culturels ont laissé place à la musique, au cinéma avec les projections du Cinéma sud, au théâtre et à la danse. De nombreux ateliers pour enfants, insufflant au lieu des rencontres intergénérationnelles, ont permis d’animer cet espace-temps. La permaculture s’est aussi installée sur le site, ici et là, lors des différents chantiers collectifs.
La deuxième approche au Point Cardinal, se situe dans un contexte urbain beaucoup plus exposé. Il est au bord de l’avenue Cardinal-Mermillod, entouré d’immeubles, d’une station service et d’un centre commercial. L’occupation de ce site se veut expérimentale, elle dépasse l’idée d’un simple jardin urbain. LSS s’est associé avec Ressources Urbaines pour la gestion de ce projet. En plus du jardin géré en association par ses usagers, l’objectif est d’accueillir pour le développement du site, différents acteurs genevois tels que La Manivelle, Exodes Urbains et d’autres sont à venir. LSS et RU développent ici une approche pédagogique autour des nouveaux usages soutenables pour un développement durable. Des ateliers de réparations, la location d’outils, la mise en valeur de l’artisanat constituent les nouvelles lignes de force du projet.
Nomad’s Land est un dispositif de jardins nomades qui prend place sur des terrains inexploités et des interstices, pour une durée (in)déterminée. Il met à profit cet espace-temps pour imaginer et construire un lieu pour et avec les habitants du quartier, en collaboration avec des professionnels.
PROCESSUS PROGRESSIF :
1/3 S’approprier l’espace
C’est la première étape du processus, le premier indice pour les riverains d’un changement à venir. Le jardin est un outil pédagogique et social ; un lieu qui sert de plate-forme de rencontres, de débats et d’actions. S’installer sur une friche nécessite d’installer une base de vie, celle-ci devient le lieu d’échanges, d’interactions entre les membres de LSS d’une part, qui occupent le lieu à la manière d’une résidence, les usagers du lieux qu’ils soient voisins, de passage ou simple curieux.
2/3 Aménager le lieu
Par rapport aux besoins des usagers, du mobiliers urbains peut être construit. L’ensemble de ces constructions sont pensées en termes d’objets nomades. Que ce soit une scène, un bar, une terrasse, des jeux, du mobilier, tous ces éléments sont réalisés de façon minimaliste, durable et locale. Ces constructions sont alors l’occasion de chantiers participatifs où les habitués du lieu sont les bienvenus pour prêter main forte et s’expérimenter dans la construction, bien souvent en bois.
3/3 Transmettre aux usagers
Chaque lieu implique un contexte, un quartier et ses habitants en cherchant à valoriser leurs spécificités. Le temps limité permet de concentrer l’engagement des différents acteurs sur des objectifs réalistes et accessibles. Un processus précis est développé , axé sur des rencontres et des ateliers thématiques pour identifier des besoins et envies collectifs, puis y répondre par l’animation et la construction participative de l’espace. La transmission se fait le bien plus souvent par la création d’une association dont l’objet est l’animation et la gestion du lieu.
MIXER LES ACTEURS :
2/3 PROFESSIONNELS
LSS regroupe plusieurs compétences, majoritairement architectes, mais aussi artisans, artistes, urbanistes, anthropologues, professionnels de l’humanitaire… Tous sont sensibles et se retrouvent sur l’envie d’améliorer nos conditions urbaines. Les jardins sont l’espace-temps où l’on rassemble, débat, invite, expose, sur les savoir-faire de demain et ceux qui partagent nos valeurs. Où les spécificités professionnelles sont partagées avec les autres pour co-construire et atteindre l’objectif commun du mieux vivre ensemble.
3/3 STRUCTURES LOCALES
Pour s’implanter dans le contexte du quartier, il est nécessaire de générer une vision commune et de rassembler les forces vives. Associations, fondations, écoles… sont autant d’acteurs qui peuvent ancrer le processus d’appropriation localement.
ATTEINDRE CERTAIN OBJECTIF :
2/3 TRANSMISSION
Le challenge de toutes démarches participatives est la transmission du projet aux usagers de l’espace urbain investit. LSS use de la souplesse structurelle d’une association. Celle-ci peut prendre ainsi le relais pour la gestion du lieu et son animation. Nous accompagnons les usagers dans les différentes prises de décisions ainsi nous leurs laissons toutes les clés de compréhension et d’action pour la pérennité du lieu.
3/3 NOMADISME
L’objectif est de semer des graines. Nous souhaitons voir germer ce type d’occupation citoyenne sur les espaces vacants en milieu urbain. Il nous semble essentiel que la société puisse construire son environnement proche à la manière dont elle a envie de le vivre. S’approprier différents lieux, dans différents contextes, différents quartiers, climats, pays… nous permet réciproquement de diversifier nos expériences et de faire éclore toujours plus d’utopies.
